Publié par : starfoot | 29/05/2010

Ottmar Hitzfeld impose un nouveau style a l’equipe de Suisse


Preparation de la Suisse pour le Mondial

Depuis une semaine, l’equipe de Suisse est en camp d’entrainement a Crans-Montana.

Tout y est plus professionnel, plus rigoureux, ça ne rigole pas. A l’époque de Kuhn, son predecesseur, l’ambiance était plus décontractée. Il n’était pas rare d’entendre des joueurs plaisanter. L’ambiance y était naturellement plus décontractée, sans doute même trop.

A la gestion paternaliste, voire bon enfant de Kuhn a succédé le système scientifique, plus rigoureux, de l’Allemand.

Avec Hitzfeld, les joueurs bossent, transpirent comme peut-être jamais. Avec un sérieux ne laissant que peu de place à la franche rigolade.

De par la personnalité qu’il dégage et en raison également de l’extraordinaire palmarès qui est le sien, Hitzfeld impose un respect naturel à sa troupe, qui lui obéit en retour.

Entrainements plus intensifs
L’actuel camp de préparation tranche avec ce que l’on avait vécu précédemment. Tant en 2004 qu’en 2006 ou lors du stage précédant l’Euro 2008, un certain flottement était parfois perceptible. On s’y marrait peut-être plus, mais l’on y travaillait surtout beaucoup moins aussi.

Les séances d’entraînement sont à la fois plus longues et plus intenses. Les multiples bobos musculaires dont sont victimes les joueurs illustrent cet engagement.

La charge de boulot, avec deux séances quotidiennes, est réellement impressionnante, les exercices beaucoup plus aboutis. On est loin des sympathiques parties de tennis ballon de Kuhn.

Désormais, la gestion est infiniment plus professionnelle, poussée parfois jusqu’à l’extrême, ce qui ne peut qu’être profitable à tous. Il n’y a plus de joueurs protégés comme par le passe. Hitzfeld fait jouer la concurrence. L’avènement de Stéphane Grichting, simple réserviste sous l’ère Kuhn devenu patron de la défense depuis l’intronisation de Hitzfeld, incarne cette redistribution des cartes.

Gestion des medias

Dès son arrivée, Hitzfeld a maîtrisé sa communication. Hormis les traditionnels points presse, l’homme n’accorde que très rarement des entretiens individuels. Et les photographes sont maintenus à distance lors des séances publiques.

Cloisonnant au maximum les relations entre l’équipe et les médias, il a récemment fait supprimer les rencontres personnalisées à l’hôtel des Suisses – une pratique courante par le passé. Aucun «grand entretien» ne sera du reste accordé durant ou même avant la Coupe du monde, a-t-il déjà fait savoir.

En outre, les internationaux n’ont plus le droit d’alimenter une chronique régulière ou de tenir un journal de bord. Avec Köbi, plus disponible, il arrivait que les discussions se poursuivent jusque fort tard. Hitzfeld, lui, ne joue pas les prolongations médiatiques…

Vie de groupe

Avec Hitzfeld, les rôles sont parfaitement définis. Il n’y a aucune place pour l’improvisation. Le chef, c’est lui. Et les autres suivent.

Où Kuhn pouvait tâtonner, slalomer, Hitzfeld va tout droit. Kuhn était un instinctif se fiant beaucoup à son nez. Hitzfeld est un éternel perfectionniste. Avec lui, rien n’est laissé au hasard. Même quand il délègue, le dernier mot lui revient logiquement.

Fort de son autorité, Hitzfeld n’hésite pas à imposer des règles communautaires très précises. Ainsi interdit-il aux membres de son staff de jouer aux cartes avec les joueurs.

Alors que Kuhn, très proche des joueurs au point de les tutoyer souvent, trouvait toujours le moyen d’amuser la galerie, son successeur conserve une distance avec le reste de la famille.

Ottmar ne laisse que rarement percevoir ses émotions et ne se laisse jamais ebranler dans ses certitudes.


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