Mes premiers (dé)buts en Macédoine

L'aventure en Macédoine aura une suite

JUIN

Dimanche 13 juin

Cette journée décide de la suite de mon aventure en Macédoine. Je passe l’après-midi au bord d’une rivière de montagne.

– 19h. Le maire me rejoint au stade. Accompagné de Toshe, on visite les infrastructures. J’aborde certains points en détails (vitres cassées, pelouse, entretien du stade, etc.)

– 21h. La nuit nous pousse à mettre fin à nos conversations. On va prendre un verre sur une terrasse.

Tous les points ont été abordés positivement. Je reste sans hésitation.

Une lettre d’intention de la municipalité de Bogdanci sera signée demain.

Samedi 12 juin

– 10 h. Meeting avec l’autre club. J’aime cet endroit.

– Je passe l’après-midi avec l’idée d’un nouveau départ ailleurs.

– Je visite le stade de Vardarski. Le concierge n’a pas tondu encore la pelouse. Les vestiaires sont sales. Toujours pas d’électricité. Je m’énerve en pensée contre certaines personnes.

– 20h. On me dit que je n’aurai pas assez de temps pour réunir les documents nécessaires pour reprendre ce nouveau club.

En clair, c’est Vardarski ou rien. Ou plus tard un autre club. Je suis contrarié. Si je m’écoute, je ne retourne pas d’où je viens et je me retrouve avec rien.

– 23h30. Je cherche la motivation et cette pensée qui fasse le déclic sur les autres afin de continuer avec Vardarski.

Vendredi 11 juin

– 9h. Appel du maire: < La lettre est signée, tu peux passer la prendre et on se voit ce soir pour l’officialiser (…) Cela passera dans les journaux et à la télévision (…)>. < Je suis en négociations avec l’autre ville depuis votre silence de mardi. J’ai un meeting demain matin (…) Dimanche ou lundi soir, je donne ma réponse définitive à l’un ou l’autre club.>

– Visite de Vardarski et de l’autre club. Promenade dans les deux villes pour me faire une dernière impression. La température avoisine les 37 degrés cet après-midi.

– Hygiène de vie: légumes crus depuis 3 jours et riz complet. Sommeil à outrance. Mes sens sont à nouveaux affûtés. Mon cerveau est réactif à nouveau.

Jeudi 10 juin

– Alors que je devrais être en vacances cette semaine avant le début de la période des transferts (15 juin – 15 juillet), on continue de me mettre sous pression: la lettre d’intention n’est toujours pas signée.

– 10h. Le maire de l’autre ville vérifie que le club puisse démarrer la compétition en 3ème division la saison prochaine.

– 17h30. Toshe et moi visitons pour la 2ème fois le stade. L’herbe est haute, des vaches et des chèvres se promènent sur le terrain. Le potentiel est plus grand qu’à Bogdanci au premier abord. Si le maire samedi joue franc-jeu, il sera difficile de dire non, quoiqu’il arrive avec Bogdanci. J’ai besoin de quelque chose de nouveau, de revivre, d’être heureux enfin.

Mais il faut redémarrer le club: il n’y a plus de maillots, de ballons, de vestiaires meublés, etc. Je n’avais pas prévu un budget pour cela.

Mardi 8 juin

– 09h15. Sms au maire. . . pas de réponse.

– Je demande une lettre officielle de la municipalité avant de commencer les démarches administratives et le travail avec le club. Il accepte. Je devrais l’avoir demain matin.

– Désormais, j’hésite, je doute depuis que j’ai vu l’autre club. Il y a une belle nature, de grands arbres, il est retiré de la route. Je respire différemment. Soyons raisonnable, ce stade demande trop de rénovation et le temps est trop court.

– Je suis atteint émotionnellement à force de côtoyer la laideur, la confusion, les emmerdes.

Mais, je poursuis les démarches, je regarde où cela me mènera (où ils me mèneront en bateau). S’ils s’exécutent rapidement cette semaine, je passerai le cap et je me remettrai au travail. Il y aura des nouveaux joueurs, je me séparerait des joueurs négatifs, etc.

De toute façon, mon investisseur en plaisantant m’interdit de rentrer en Suisse avant Noël.

– 20h15. Meeting avec mon joueur Toshe. Il sera au coeur du développement du club si je reste. Je le tiens au courant de mes démarches. Plus de 50 joueurs l’auraient déjà contacté pour demander des news…

Lundi 7 juin

-10h. Le maire reporte le rendez-vous à plus tard.

– 17h. Paiement des joueurs. Rien ne s’est passé de leur côté. Je vis déjà avec l’idée que c’est fini et je le dis déjà ouvertement. L’émissaire de l’autre jour est dans le coin également et observe…

– 18h30 – 21h. Sur une terrasse à Bogdanci. Depuis quelques jours, mes meilleurs alliés sont certains joueurs et certaines personnes. On ne veut pas que je parte.

– 21h15. Le maire me rejoint sur la terrasse. Il a à nouveau cette même énergie que lors de nos premières rencontres l’année passée. Il accepte que je prenne totalement le contrôle de l’association.

Je ne veux aucun problème quand le bébé aura encore grandi. J’ai vu le regard radicalement changer sur le club et sur moi en l’espace de deux semaines. Et la victoire de hier aggravera cela.

CLASSEMENT VARDARSKI

Statistiques 2ème tour (21 mars – 6 juin 2010)

13 matchs

7 victoires, 3 nuls, 3 défaites

27 buts marqués, 13 encaissés

+5 différences entre buts marqués/encaissés

24 points

1.		Tikvec		26	23	2	1	94	15	79	71	points
2.		Prevalec		26	20	3	3	82	25	57	63
3.		Babuna		26	19	4	3	89	31	58	61
4.		Vardar		26	14	1	11	57	53	4	43
5.		Kozuf		26	12	6	8	48	32	16	42
6.		Dojran Ezero		26	12	4	10	51	40	11	37
7.		VARDARSKI		26	11	4	11	46	41	5	37
8.		Partizan		26	10	4	12	44	64	-20	34
9.		Golemo Konjari		26	9	5	12	48	51	-3	29
10.		Korzo		26	7	5	14	29	42	-13	23
11.		Mladost		26	7	3	16	30	66	-36	21
12.		Polet		26	7	2	17	36	92	-56	20
13.		Ilinden		26	3	4	19	26	77	-51	10
14.		Veles Tabak		26	3	3	20	35	86	-51	9

CHRONOLOGIE DES MATCHS

13. Vardarski – Dojran Ezero 3 – 1

12. Mladost – Vardarski 0 – 3 (forfait)

11. Vardarski – Vardar 5 – 1

10. Kozuf – Vardarski 0 – 0

9. Vardarski – Tikvec 0 – 1

8. Ilinden – Vardarski 0 -2

7. Vardarski – Partizan 5 – 2

6. Veles Tabak – Vardarski 0 – 3

5. Vardarski – Golemo Konjari 1-2

4. Babuna – Vardarski 5 – 2

3. Polet – Vardarski 1 – 1

2. Vardarski – Prevalec 2 – 0

1. Korzo – Vardarski 0 – 0

REMARQUES

• Reprise du management le 1 janvier 2010. Statistiques: 13 points (4 victoires, 1 nul, 8 défaites)
• Deux défaites alors que nous menions 1 – 0 à la mi-temps en jouant très bien.
• Une défaite contre le leader Tikves (promu en 2ème division) alors que le score est de 0 – 0 à la mi-temps (un penalty manqué à 5 minutes de la mi-temps pour nous). Le but survient sur une grossière mésentente entre le gardien et le défenseur.
• Un match nul au début du championnat: certains joueurs ne veulent pas gagner pour protester parce que j’ai donné le brassard de capitaine à un joueur extérieur à Bogdanci.
• Match nul dans le derby avec Kozuf. Vardarski n’avait plus ramené un point de Gevgelija depuis 15 ans.

Dimanche 6 juin

Saison 2009 – 2010 terminée

– Victoire 3 – 1 dans le derby contre Dojran. Un penalty manqué, un but refusé alors que le ballon passe la ligne, une dizaine d’occasions incroyables manquées, le public qui participe. Mon équipe est hyper à son affaire aujourd’hui. Certains joueurs ont encore élevé leur niveau de jeu. Un des jeunes a crevé l’écran cet après-midi.

– Le championnat est terminé. Je revois les joueurs demain pour le salaire.

– Il y a le match sur le terrain et dans les coulisses. Tout le monde sait que j’ai des contacts ailleurs. Et que demain. . .

– Repas offert à l’équipe par une entreprise. Je passe mon temps entre les joueurs et deux tables ou siègent des personnes proches du club et la table du maire.

– Le maire accepte l’idée que je contrôle à 100% l’association du club. Mais il manque du coeur dans cette affirmation.

– J’hésite toujours à continuer. Car le travail est important, les conflits seront au rendez-vous, les rapports de force inévitables, etc. et ma vie se passera autour d’un terrain de football principalement. Et l’éte je ne travaille pas en général.

Samedi 5 juin

– 15h30. Une personne de Bogdanci veut me voir. Je reporte à ce soir. Un émissaire qui vient aux nouvelles. Qui l’envoie? Les nouvelles passent vite…

– 17h. Meeeting avec le maire d’une ville à 25 km de Bogdanci. Il nous reçoit avec 1h30 de retard. Plusieurs personnes se trouvent dans le bureau. Le club ne fonctionne plus depuis 2-3 ans.

Des vaches se promènent sur le terrain. Très très intéressant l’endroit. Il faut investir un peu pour le redémarrer. J’aime beaucoup.

< Il n’y a pas de problème pour le reprendre> disent-ils. Ce qui signifient toujours qu’il y aura des problèmes!  Ils ne sont pas clairs sur la manière de le faire. Le maire me parle d’une association qui contrôlerait l’association du club. N’importe quoi! Je connais cette énergie.

– 21h. Je raconte à l’émissaire que j’étais dans l’autre ville.

< Si je quitte Vardarski, je prends avec moi des joueurs, vous n’avez plus d’equipe>.

– Ai-je encore envie de rester à Bogdanci?

Vendredi 4 juin

– Quelle sera ma réaction si on accepte le deal? Ils ne le feront pas. Il y a un cancer dans ce club. Certaines personnes ne veulent pas d’un docteur, mais d’un infirmier qui paie les factures.

– Lundi, après le paiement de mes dernières factures, je n’ai plus d’argent. Amusant, être pauvre dans un pays pauvre. Bon, j’ai un capital, je peux vendre ma voiture.

– Je me réjouis de ces derniers jours. Il paraît que dimanche après le match, un repas est offert à mon équipe par des gens censés respecter le deal de départ.

Jeudi 3 juin

Coupe de Macédoine: fin de l’aventure

2ème match:  Kozuf – Vardarski 2 – 1

L’arbitre habite Gevgelija et est très proche de Kozuf. Je l’ai déjà vu à l’oeuvre, je sais ce dont il est capable.

Durant ce match, il ne sanctionne pas des agressions monstrueuses ou l’entraîneur sur son banc de touche qui harangue ses joueurs à casser des genoux. Il attend le 2 – 0 pour donner à Kozuf son premier jaune. Il leur en donnera 4, histoire de montrer qu’il arbitre de manière honnête. Il ne siffle pas deux penaltys pour nous! On tire 4 fois sur les poteaux. Une erreur stupide de mon défenseur coûte le premier but très tôt. Des problèmes d’egos entre certains de mes joueurs auraient pu tourner au cauchemar d’un score fleuve. J’ai laissé flotter cette confusion 10 minutes en attendant de trouver une solution. A l’origine de ce flottement, mon ex-capitaine, encore lui. Je lui réserve une petite surprise dimanche. On revient par miracle au score sur un tir à distance. Il reste 15 minutes, elles se passeront dans le camp adverse, de belles occasions encore. Ah! ce ballon sur la transversale à deux minutes de la fin du match.  On aurait dû et pu gagner ce match.

Le délégué du match demande si j’accepte qu’il n’inscrive pas les cartons sur la feuille officielle (4 pour eux et un pour nous). Je refuse.

Une fois rentré à la maison, je me mets directement au lit, tellement je suis fatigué d’avoir été au coeur de ce match et sous la chaleur de cet après-midi. Je n’ai rien mangé de toute la journée aussi.  Kozuf est une sale équipe qui ne joue pas au ballon. Ce que j’admire par contre chez elle, c’est cette confiance en elle, son arrogance et trois joueurs que je convoite pour la saison prochaine. La violence, la tricherie, la laideur sont trop présentes sur et en dehors du terrain en Macédoine en 3ème division surtout. Le football s’apparente à un combat.

Je termine encore une journée sans joie. De plus, un de mes joueurs (un de ces egos sur le terrain) que je croyais mon ami me dit qu’il veut partir après le match: encore un jeu de pouvoir de sa part qui ajoute à ma fatigue du match.

– 16h. Téléphone du maire. Ce que j’entends ne me suffit pas. On ne veut toujours pas respecter le deal de départ.

– Je pense sérieusement à m’arrêter. Je ne trouve pas de motifs sains pour m’accrocher. Faire une carrière d’entraîneur? Monter le club en 1ère division? Vivre en Macédoine?

Mardi 1 juin et 3 juin

Coupe de Macédoine.

Cela commence avec un tournoi entre 4 équipes de la région. Deux matchs au programme durant la semaine:

• Vardarski – Selemni (4ème division)
• Kozuf  – Dojran

Les vainqueurs s’affrontent ensuite.

Le vainqueur affronte Miravci (2ème division) au mois de juillet.

Le vainqueur entre au stade des 1/16 de finales.

1er match:  Vardarski – Selemni 7 – 2

Dimanche 30 mai

– 12ème match. Une bagarre entre l’adversaire et les arbitres interrompt le score qui était de 1 – 1. Forfait 3 – 0 pour Vardarski.

– Fin du match, un sms du maire me demande le résultat. Je lui signifie la victoire. Puis dans le car, je lui envoie ce texto: < Les points suivants doivent être clairs avant la fin du championnat = le 6 juin (…) Si cela n’est pas fait, je renonce après avoir payé les joueurs le 7 juin. Je veux préparer la prochaine saison dans la tranquillité. >

– J’ai travaillé dur depuis 5 mois. J’ai plié mais pas rompu.

Je voulais cette expérience. Maintenant qu’elle est là, je ne la veux plus. Avec Vardarski ou ailleurs.

– Ceux qui imaginent reprendre le club n’auront qu’une coquille vide à mon départ. La nouvelle aura du club repose sur mes épaules. Mais nul n’est irremplaçable.

– La mentalité et le système politique des Balkans broient l’individu. Me laisseront-ils poursuivre librement?

Samedi 29 mai

– Le maire me téléphone. Un appel de la Fédération lui demande pourquoi le club ne paie pas ses cartons (rouges et jaunes). Cette personne lui fait l’éloge du changement de Vardarski.

Vendredi 28 mai

– Chaque semaine, le club reçoit un bulletin qui mentionne l’heure du match, le nom des arbitres, le dernier classement, les joueurs avertis, etc.. Je ne reçois plus cette feuille depuis longtemps. Une personne l’intercepte (1 membre du club certainement). Aujourd’hui j’ai envoyé le concierge la chercher avant la fin de l’entraînement.

L’heure du match est fixée à 16h30. Je peux définir l’heure de départ du car et l’annoncer aux joueurs à la fin de l’entraînement. Puis dans la foulée réserver le car.

C’est le maire qui s’en occupe (…) Je lui signifie qu’il reste une semaine avant le départ en vacances des joueurs et peut-être de moi aussi définitivement si rien ne bouge.

10- 15 jours. Le nombre de jours durant lesquels ma vie peut basculer et changer de direction. J’aime l’intensité de ces instants. Mais aussi le vide à la fin d’une expérience: la matrice de la création.

– On parle que Vardarski vise la 2ème division la saison prochaine. Cela signifie pour moi construire une équipe meilleure. Cela implique des choix, des stratégies.

Jeudi 27 mai

– L’esprit de clocher sonne de plus en plus fort. Certains membres du club résistent au changement (…) maintenant c’est au tour de certains joueurs. La peur, la convoitise, la facilité sont au coeur des motivations de ces personnes.

– 7 joueurs de l’équipe à l’entraînement. Le score de la saison est battu. Séance de tirs au but.

Mercredi 26 mai

– La rencontre avec le maire n’aborde pas les sujets importants directement. Pourtant après 4 heures passées ensemble…

– Chaque jour de nouveaux joueurs appellent pour venir faire un essai.

– Je suis embarrassé de ne pas savoir sur quel pied danser. Le 6 juin le championnat se termine.

Mardi 25 mai

– Rendez-vous avec le maire de Bogdanci. Il est temps d’aborder le sujet de la prochaine saison. Je lui dis que le championnat se termine le 6 juin.

< Si certains problèmes ne sont pas résolus rapidement, je ne continue pas…>.

Il m’invite chez lui demain soir pour poursuivre la conversation.

– Deux joueurs de 2ème division à l’essai pour deux jours. Un de mes joueurs les héberges.

Dimanche 23 mai

– Une victoire contre le 4ème du classement 5 – 1. Durant la 1ère mi-temps, j’ai des frissons à voir l’équipe jouer aussi bien. Notre match le plus accompli. Le repositionnement de certains joueurs et la mise à l’écart de certains joueurs portent ses fruits.

– Un jeune joueur marque le 2ème but à la 32ème minutes. Il court vers la tribune en enlevant son maillot et fait le singe. Attitude grotesque et disproportionnée. Et carton jaune. 5 minutes auparavant, je lance un remplaçant s’échauffer pour mettre ce joueur sous pression car il ne montrait rien jusqu’ici…

Cette attitude est stupide. J’appelle le remplaçant et je sors immédiatement le buteur. Je veux que le groupe reste attentif et pas euphorique.

5 minutes avant la mi-temps, on marque le 3 – 0. Le match est définitivement gagné. En deuxième mi-temps, on a 15 chances de marquer. On ne marque que deux fois.

Je n’ai pas d’attaquants cette saison. C’est vraiment handicapant.

Vendredi 21 mai

– Dernière piqûre physique un peu différente des autres. Je mène le groupe au pas de course. . .

– Dimanche on joue à la maison. Je vérifie tous les détails. Autorisation de la police, présence du médecin, pelouse tondue, etc. Je crains un coup-fourré. Ce sont les derniers moments de me dégoûter de continuer pour les personnes qui aimeraient reprendre le club.

Eh oui! Maintenant que le club a retrouvé du lustre, certains s’imaginent me le reprendre.

Jeudi 20 mai

– Cette piqûre physique fait râler certains joueurs.

Mardi 18 mai

– Une facture d’électricité se trouve sur mon bureau. La nouvelle coupure risque de durer cette fois.

– L’équipe est détendue à l’entraînement. Les conséquences du résultat de dimanche? J’en profite pour leur mettre une petite piqûre physique: 25 minutes de course en crescendo. Ils ne s’y attendaient pas. Moi non plus. Mais je le sens comme cela. Durant toute la semaine?

Ce week-end, on joue contre le 4ème du classement. La fin du championnat approche. Je veux garder le groupe concerné et travailleur.

Lundi 17 mai

– Match nul hier après-midi dans le derby qui généralement est sulfureux. On nous prédisait une défaite conséquente. Avec deux titulaires absents et seulement 13 joueurs, le groupe a été exemplaire. Pour la première fois je vois mon équipe solide mentalement. Un résultat qui dope les actions de Vardarski. Les gens découvrent une équipe qui a un style, un fond de jeu et une élégance.

Vendredi 14 mai

– Un monsieur m’apporte durant l’entraînement 20 T-shirts pour l’équipe frappés dans le dos de Vardarski. Surpris et gêné de cette action intrépide, je lui demande sa carte de visite. Un entrepreneur de Bogdanci. Je lui fais part que les grandeurs ne sont pas bonnes, trop de taille S pour mes gars. Trois ballons et 20 autres T-shirts devraient suivre (ce qui n’arrivera pas). Je cherche à comprendre la motivation sous-jacente.

Jeudi 13 mai

– La première fois que j’ai aussi peu de joueurs à l’entraînement. Je compense avec des joueurs à l’essai qui mettent la pression sur le groupe.

Mercredi 12 mai

– Pour la première fois je me cherche une excuse pour stopper cette aventure. Est-ce l’été qui arrive qui me donne l’envie de reprendre ma liberté? Est-ce les emmerdes de cette journée qui me pousse à penser à une issue fatale? Est-ce la fatigue? Et je me questionne: à quoi tout cela rime?

– Annick est de retour pour la deuxième fois en l’espace d’un mois. Elle travaille chez l’Oreal Paris. On murmure que l’Oreal serait notre sponsor la saison prochaine. Imagination fertile des gens.

Mardi 11 mai

– Je cherche depuis 5-6 mois une personne qui puisse m’épauler dans le club et un secrétaire. J’ai rencontré une personne qui pourrait faire les deux à la fois. Elle a de l’expérience avec un club de haut niveau en Macédoine. Mon feeling est positif d’emblée. Je l’ai invité à venir avec l’équipe ce week-end.

Dimanche 9 mai

– 1h15 avant le match. J’apprends que le gardien remplaçant quitte l’équipe et ne sera donc pas là aujourd’hui.  Hier soir il venait… Ce gardien ne vient qu’aux matchs  à cause de son travail la semaine. C’était le troisième gardien qui est devenu le numéro deux quand le numéro deux s’est arrêté pour cause de maladie. C’est énervant cette attitude de me mettre devant le fait accompli. Comment se comporter pour se préserver de cela? Je n’ai pas d’autres gardiens. Demain, je vais le voir sur son lieu de travail pour lui parler ou plutôt pour entendre les motifs qui le poussent à ce jeu de pouvoir.

– Le gardien titulaire reçoit son troisième carton en causant un penalty. Suspendu le prochain match. Je n’ai plus de gardien!

– J’ai l’impression que la fin de la saison risque d’être difficile. Un autre joueur a récolté son troisième carton. Suspendu le prochain match. Un autre joueur ne sera pas là le week-end prochain: étudiant à Skopje, il prétexte des examens pour ne pas rentrer. Est-ce l’émotion de n’avoir pas joué aujourd’hui?

Samedi 8 mai

– Le terrain n’est que partiellement tondu. Le concierge se remet au travail. Je passe 6 heures à ramasser l’herbe. J’appelle le maire qui vient au stade… Chaque week-end, chaque semaine j’ai des problèmes, des imprévus. Ce n’est plus un hasard. Certaines personnes sont dangereuses avec leurs manières de penser.

Mercredi 5 mai

– 4 entraînements cette semaine pour préparer le match contre le leader. J’insuffle une nouvelle énergie dans le groupe en positionnant différemment deux joueurs.

Mardi 4 mai

– Un joueur me téléphone souvent pour prendre le café le matin. Il aurait des propositions pour jouer en 2ème division la saison prochaine. Il veut connaître son futur avec moi. J’accepte déjà plus ou moins son augmentation de salaire pour la saison prochaine. Je mise sur ce joueur pour construire une équipe compétitive. Ce qu’il ne sait pas, c’est que je pense à lui comme mon futur <partenaire> dans le développement de mon projet. En attendant, continuons de faire connaissance… 

– L’heure de l’entraînement passe à 17h30.

– Je cherche LA personne qui puisse être le secrétaire du club. Il doit parler l’Anglais, connaître le milieu du foot, avoir des relations, être honnête, joyeux, avoir déjà un travail. En fait, une perle rare.

– Je n’ai pas encore le budget pour la saison prochaine. Mais je ne peux pas attendre la fin du mois pour travailler le futur du club. Cela passe ou casse.

Lundi 3 mai

– Je prépare activement avec Annick un dossier présentant notre projet pour les années à venir afin de démarcher des sponsors et/ou des mécènes. En résumé, trouver de l’argent pour continuer cette aventure.

Dimanche 2 mai

– Déplacement chez le dernier du classement. Conditions de jeu indigne d’un pays qui aime le football. L’équipe joue au ralenti, elle est fatiguée.

Samedi 1 mai

– Journée de fêtes en Macédoine. Dans quel état vais-je récupérer les joueurs pour le match de demain?

Avril

Mercredi 28 avril

– L’électricité est réapparue dans les vestiaires (il y a à nouveau de l’eau chaude). La machine à laver retourne.

Mardi 27 avril

– Un joueur m’annonce qu’il arrête parce qu’il ne joue pas. En fait, il cherche à négocier plus d’argent pour venir à l’entraînement. Je lui dis que c’est son choix d’arrêter, que je ne le retiens pas. Il est embarrassé maintenant. Il ne reviendra pas sur sa décision pour garder sa fierté.

Dimanche 25 avril

– L’équipe gagne son deuxième match de suite. Elle gagne en assurance. Pas une semaine ne passe sans progrès.

– Un de mes joueurs talentueux marque 3 buts. Il s’affirme au fur et à mesure que sa condition physique augmente. J’attendais ce déclic, je le sentais venir. Je lui faisais confiance malgré des matchs fades.

– Des problèmes relationnels durant le match entre certains joueurs sortent au grand jour. Un joueur en particulier est dans mon collimateur. Je le soupçonnais déjà d’avoir précipité notre défaite il y a deux semaines en ayant subitement levé le pied alors qu’il joue au milieu du terrain un rôle important. Il plombe très subtilement l’équipe et le rendement de certains joueurs. Et cela dure depuis le début du championnat.

Vendredi 23 avril

– Les maillots sentent mauvais. Je les emmène a la maison pour les laver dans la baignoire.

– On me fait comprendre qu’il y a des factures d’électricité impayées…depuis 10 ans!

Mercredi 21 avril

– Le stade n’a plus d’électricité. Il y a 2-3 semaines, c’était seulement l’électricité d’une pièce, puis les boilers pour l’eau chaude, puis la machine à laver. Désormais, c’est général.

Les maillots du match de dimanche traînent sur le sol.

Dimanche 18 avril

– L’équipe gagne à l’extérieur dans des conditions dantesques.

Le car avait 45 minutes de retard. Le match était fixé à 16 heures, on est arrivé à 16 heures au terrain!

Vendredi 16 avril

– L’ambiance durant la semaine à l’entraînement était tendue mais studieuse comme d’habitude.

Le joueur amendé s’est transformé. Je lève sa punition financière en expliquant à l’équipe que j’apprécie cette nouvelle attitude.

Mardi 13 avril

– Un des joueurs amendé à remis ses souliers de football après l’entraînement. Il refuse l’amende et critique maintenant l’entraîneur ouvertement.

Combien de temps va-t-il marcher pieds-nus?

Lundi 12 avril

– Un jeune joueur m’appelle pour me voir. Il prétexte d’abord une blessure pour ne pas venir à l’entraînement demain avant de m’avouer sa peur de venir à l’entraînement.

Certains joueurs menacent de casser le nez au joueur qui les toucherait dans un contact balle aux pieds!

Des joueurs polluent l’ambiance du vestiaire et la joie de certains joueurs de venir à l’entraînement. Je le perçois depuis de nombreuses semaines. Ce ne sont pas mes affaires tant que les entraînements se déroulent bien.

Je donne des conseils à ce jeune joueur pour se sortir de l’emprise des adultes.

Dimanche 11 avril

– Deuxième défaite de suite alors que l’on mène 1 – 0 à la mi-temps en ayant surpassé l’adversaire. Jusqu’au grain de sable.

– Je découvre que certains joueurs ne veulent pas de mon succès. On murmure déjà que je quitterais le club à la fin de la saison.

Samedi 10 avril

– Je passe 5 heures à tondre l’herbe du terrain qui est trop haute pour le match de demain.

Mardi 6 avril

– 1ère remise à l’ordre de deux joueurs pour indiscipline (diminution du salaire).

– On me dit que certains joueurs lèveraient le pied durant les matchs pour ne pas gagner.

Lundi 5 avril

–  Retour à Gevgelija après  2 jours en Bulgarie sur invitation. Le premier break après 3 mois au four et au moulin. Pas d’internet, pas de foot.

Rencontre et brunch dans la superbe villa du président d’un club de 1ère division Bulgare.

Samedi 3 avril

– Même le bus arrive en retard le jour du match.

Jeudi 1 avril

– Je connais enfin le jour et l’heure du match: samedi à 10 heures du matin! Départ à 07h30.

– Deux titulaires  en plus des deux expulsés manqueront le match. Cela fait beaucoup. Est-ce une chance de jouer contre une équipe de bas de classement ce week-end?

– L’arrosage du terrain à commencé. On peut faire mieux. Je m’en occupe la semaine prochaine.

Mars

28 mars

– Le leader du championnat dans un très bon jour (invaincu depuis 14 matchs, meilleure défense, meilleure attaque) est tombé! On a gagné 2 – 0.

Cette victoire récompense notre travail depuis fin décembre.

27 mars

– Alors que je devrais profiter tranquillement du samedi de libre avant le match de demain, je dois me démener pour faire tondre la pelouse.

25 mars

– On me transmet que si je ne paie pas le montant des cartons jaunes de la saison passée (ou je n’étais pas encore là) avant le match de dimanche, je le perds par forfait.

J’ai toujours certaines personnes aux trousses. Elles se comportent toujours de la même façon. La menace, la peur, la pression psychologique. Je fais mine d’avoir entendu et je ne m’ exécuterai pas.

24 mars

– Tous les jours je suis confronté au stress, à l’irresponsabilité, à l’incompétence, aux pressions psychologiques de certaines personnes.
Pas une semaine ne passe sans que j’imagine quitter ce pays.
Mais la joie de coacher une équipe et le plaisir d’être confronté chaque jour au stress me portent en ce moment.
Est-ce que le plus dur est derrière moi ou devant moi?
Si le plus dur est derrière moi et que le plus dur est devant moi, j’ai intérêt à ne pas faire du surplace…

23 mars

– On me fait sentir que mon choix concernant le capitaine de l’équipe dimanche n’est pas accepté par certains joueurs. J’aurais choisi un joueur qui n’était pas dans l’équipe la saison passée et qui proviendrait d’un autre village. Comment réagir? J’écoute attentivement. J’explique mon choix. Et la réponse sera donnée lors du prochain match quand ils découvriront que je garde le même capitaine.

22 mars

– Une station d’essence de Bogdanci m’offre un bon d’essence mensuel.

21 mars

– Premier match officiel en tant qu’entraîneur.

20 mars

– Je reçois enfin le jeu de maillots offert pas le maire pour le début du championnat demain. Il est 23 heures! Les tailles ne correspondent pas avec les numéros. Le 9 taille small. Le maire devait les apporter il y a déjà 3 semaines.

17 mars

– Réunion des délégués et des présidents de clubs.

Je prends tout le monde à contre-pieds en nommant deux de mes joueurs ( 24 ans et 18 ans) pour représenter le club. Je n’ai aucune idée si je fais juste.

16 mars

– En regardant un match ce week-end, je réalise que je n’ai  pas encore choisi un capitaine pour l’equipe.

A la fin de l’entrainement, je m’approche d’un joueur  pour lui annoncer mon choix.

12 mars

– Reprise du championnat le 21 mars. C’est enfin officiel!

Février

J’ai constitué un groupe de 22 joueurs

4 – 6 joueurs sont encore susceptibles d’intégrer le groupe.

Transport des joueurs

Je n’ai toujours pas trouvé de solutions. Je prête soit ma voiture ou soit je vais chercher les joueurs. Cela me prive soit de ma liberté de mouvement ou soit de temps libre.

Intimidation & Déstabilisation

L’enregistrement des joueurs à déclenché les hostilités. Depuis, elles arrivent de tous les côtés.

Je subis également les rapports de force qui étaient là avant mon arrivée.

Janvier 2010

Résoudre les difficultés

# Trouver de nouveaux joueurs. Libres, sérieux et de qualité avec un budget limité dans un bassin de joueurs peu nombreux.

# Un imprévu au budget: organiser le transport de certains joueurs pour venir à l’entraînement.

# Enregistrer auprès de la Fédération les nouveaux joueurs.

Fin décembre 2009

Reprise du management d’un club en 3ème division

Je donne mon accord verbal au maire de la ville pour commencer à travailler. Malgré cette personne de confiance qui me manque toujours.

Les entraînements débutent en salle sur un superbe parquet en bois.

1ère sélection de joueurs au sein du club.

Fin novembre 2009

Retour en Macédoine

Ca passe ou ça casse

Les deux premières semaines sont terribles mentalement. Il fait mauvais temps. Je n’ai pas un confort de qualité et je ne rencontre toujours pas la bonne personne parlant anglais ou français pour m’épauler à reprendre le club.

Je pense déjà à rentrer en Suisse.

Novembre 2009

Retour en Suisse

Le feu vert est donné

Un de mes investisseurs potentiels accepte de tenter l’aventure.

– < Tu n’as plus rien à faire en Suisse. Retourne là-bas. On se donne 12 mois pour faire décoller le projet>.

Aout – octobre 2009

La maison que j’habite au bord du lac en Suisse va être détruite en septembre. La fin d’une tranche de vie dans des conditions idylliques. Rien ne m’attend. Je décide de retourner une dernière fois en Macédoine à Gevgelija.

Retour en Macédoine

4ème prospection

Alors que je suis sur le point de rentrer en Suisse, je fais la rencontre d’une personne qui va déclencher les événements.

1er contact avec un club de 3eme division: Kozuf. Le président et le maire me disent de revenir en janvier. Je sais qu’ils ne lâcheront jamais le club.

2ème contact avec un club de 3ème division: Vardarski. Le maire est immédiatement ouvert à remettre le club. Je peux commencer tout de suite.

– < Je rentre d’abord en Suisse et je vous appellerai début décembre pour vous dire si je reprends le club ou non>.

Septembre – octobre 2008

Une connaissance macédonienne en Suisse me parle de Gevgelija et d’un centre thermal avec un terrain de football. Je ne connais pas encore le Sud de la Macédoine.
Retour en Macedoine

3ème prospection

Negorski banji, le centre

22 hectares, 3 hotels, un spa, un terrain de football.

L’endroit ideal pour implanter un club et une academie.

Les contacts avec le proprietaire n’aboutiront pas.

Je fais une croix sur mon projet.

Avril & juin 2008

Retour en Macedoine

2ème prospection

Ohrid, son patrimoine et son lac: magnifique. L’endroit rêvé pour implanter mon projet. Le club milite sans vie en 2ème division.

1er contact avec ce club. On me demande trop d’argent pour le reprendre. De plus, le budget avancé me paraît énorme. Tentative sans lendemain.

Je parcours la Macédoine d’Est en Ouest et le Nord en voiture.

Novembre 2007

Direction l’Albanie

1ère prospection

C’est en lisant un article dans un journal sur l’Albanie que je décide sur-le-champ de m’y rendre.

Je contacte par télephone un agent de joueurs pêché sur le site de la Fifa. Il accepte de me recevoir.

Direction Tirana en avion.

Je découvre l’Albanie, le Kosovo et la Macédoine en voiture. Je flash sur une région au bord d’un lac en Macédoine: Ohrid.

1er contact avec un club de 1ère division: le champion en titre! J’observe que c’est mon argent qui les intéresse. Je constate qu’ils n’aiment pas le football.

Avril 2007

Début de l’aventure

L’envie de revenir dans le monde du football est de retour. Après plus de 10 ans d’exil.

Je veux être entraîneur d’un club en 1ère division.

N’ayant pas de diplômes et ne voulant pas les faire, je me lance le défi d’acheter un club pour être libre.