dimanche 22 novembre
Retour en Macedoine pour s’occuper d’un club
J’arrive samedi soir tard. Des problemes a la douane m’ont distrait pendant 3 heures. Je descends dans un hotel spa que j’aime bien.
Ce matin, je profite du bain thermal. Une eau a 40 degre pour recuperer du voyage.
Les retrouvailles avec Djian
J’appelle Djian dans l’apres-midi. Il est prevu que je retourne habiter chez lui.
Djian m’assiste dans mes demarches pour reprendre un club.
En fin de journee, je rejoins sa maison malgre son absence. Il m’offre a nouveau l’hospitalite.
Nos retrouvailles se deroulent dimanche soir tard. A ma surprise, il entamme presque immediatement une conversation sur le projet qui durera jusqu’a 3 heures du matin. Il remettra cela le lendemain apres-midi et le soir en m’invitant au restaurant.
Je subis un interrogatoire
Je suis sous le feu d’un questionnement, de non-dits, d’allusions positives et negatives. Il cherche a savoir qui est derriere moi (il n’aimerait pas avoir de mauvaise surprise, par exemple des Albanais, dit-il), si j’ai les moyens de mes ambitions, comment je vais m’y prendre, si je ne trouve pas que mon budget est petit, etc.
Il me casse dans mes certitudes tout en cherchant a etablir les siennes.
J’ai l’impression de passer un examen.
Aucune allusion sur de possibles demarches deja entammees par Djian. Il sait pourtant depuis 15 jours que je reviens prendre le club.
Son comportement ne me satisfait pas du tout. Je le laisse avancer, je veux connaitre les meandres de son esprit.
Lundi 23 novembre
Un rendez-vous est agende
Djian m’annonce le matin qu’il a invite le maire pour ce soir a la maison. Je suis content que les choses demarrent rapidement. Je suis presse de commencer a travailler et de voir l’equipe avant la fin de la semaine.
Mardi 24 novembre
Le rendez-vous agende est annule
Le rdv n’a pas eu lieu hier soir. Car le maire se serait endormi.
– <Aujourd’hui il est a Skopje, on le verra demain.>
Je me mefie de cette reponse. Je laisse passer.
Je me dis qu’ils ont besoin d’un peu plus de temps pour reunir les personnes concernees.
Le championnat est deja termine
Visite du stade avec Djian sur mon impulsion. Le concierge nous apprend que l’equipe est deja en vacances!
Djian me mene en bateau
Depuis mon arrivee, Djian tente de dire de differentes manieres que mon budget est insuffisant.
– <Pour attirer des bons joueurs, il faut leur proposer un salaire (…) J’ai des contacts avec des joueurs de 2eme et de 1ere division.>
Voila l’origine de l’inaction de ce debut de semaine. Djian veut me faire cracher plus d’argent.
Il attend que je prenne conscience de la gravite de la situation. Il cherche ni a me motiver ni a me rassurer.
J’ai l’impression d’etre lache par Djian. Il a toujours affirme qu’il etait facile de trouver des joueurs dans la region. Visiblement, il ne bougera pas.
A-t-il raison de penser que je ne sauverai pas le club avec le budget prevu?
Ce budget a ete fait par le maire et lui. Djian n’a jamais mentionne que cela serait insuffissant. Il attend que je revienne en Macedoine pour me mettre devant le fait accompli.
Djian est un manipulateur et un menteur. Il joue avec le cours de ma vie.
Je maintiens que je n’ajouterai rien de plus. Je cherche les limites.
Je lui reaffirme que mon budget est de (…) euros x6 mois pour terminer la saison. Comme on l’avait definit avec le maire.
Mercredi 25 novembre
Djian amene une nouvelle idee de collaboration
Conversation en plein air sous la chaleur de la saison (19 degre) sur notre sujet favori.
On bute toujours sur les memes arguments.
Je lui dis que je peux aussi commencer la saison prochaine.
Et la, dans l’enchainement, comme si je venais de provoquer un declic dans sa tete, il me fait la proposition suivante tout en avancant sur des oeufs:
– <Le deal serait que tu n’assumes pas la direction du club et donc les depenses dues a son fonctionnement jusqu’a la fin de la saison. Ainsi, tu utiliserais ton argent pour renforcer l’equipe uniquement.>
Je signerais alors un agreement avec le maire pour reprendre le club a la fin de la saison.
– < Tu auras ainsi le temps d’apprendre et de preparer au mieux la saison prochaine. Le maire sera certainement d’accord avec cette idee.>
Je decide d’aller dans son sens. Je lui reponds que c’est une brillante idee.
Je remarque qu’il est soulage de ma reaction. Il redevient souriant, avenant. Il s »enflamme meme (il aurait des contacts avec des joueurs, etc.).
Un peu plus tard, je realise que cette idee pourrait m’arranger aussi.
lundi 30 novembre
Djian devient agressif
< Alors tu le fais ce deal ou pas?> me demande Djian a table en train de manger les yeux rives sur son assiette. Une des rares fois ou on se retrouve a table ensemble.
On a plus reparle du sujet depuis mecredi passe. Nos echanges au quotidien sont rares. Je trouve brutal cette entree en matiere.
< Si cela ne te derange pas, on en reparle apres le repas…> dis-je.
Je sens que je commence a l’irriter.
Et si je rentrais a la maison?
Pour ma part, toute mon energie et ma joie ont disparu en une semaine. Les manoeuvres et le comportement de Djian m’epuisent.
Je pense meme rentrer a la maison en Suisse d’ici le week-end si la situation n’evolue pas.
Mais ou est ma maison en ce moment? J’ai quitte la Suisse avec l’idee de ne pas y revenir de si tot.
A quoi joue Djian?
Le temps qui passe sans rdv avec le maire augmente mon intensite de reflexion.
Je pourrais contacter moi-meme le maire, mais je veux connaitre les intentions de Djian. C’est le moment ou jamais. On est pas encore marie, je ne lui ai rien promis sur une futur collaboration dans le club.
Je ne le supporte plus. Comment ai-je fait pour me retrouver chez lui? Il est charmant quand il veut seduire. Il donne le sentiment d’etre ouvert et tres spirituel. Il a avance des arguments qui m’ont plus.
La nuit porte conseil
Il est tard. Je ne trouve pas le sommeil.
Les arguments et le comportement de Djian tournent dans ma tete. Cette maison desordonnee plombe ma joie.
– < Mais ce deal! il ne m’avantage pas plus que le non deal. En fait, cela leur permettrait meme d’economiser de l’argent, car le championnat se deroule sur 3 mois l’annee prochaine (…) Cherche-t-il a perdre du temps consciemment? (…) Est-il en relation avec d’autres personnes? (…) Veut-il prendre une place centrale dans mon projet?>
Depuis que Djian a vu que je n’allais pas augmenter la mise, son attitude a radicalement changee.
-< Est-il decu de ne pas pouvoir jouer avec des millions? Veut-il maintenant me degouter de continuer ou se desengager? A-t-il autre chose en tete encore?>
Ce qu’il pense ne m’interesse plus. J’ai un objectif a realiser: reprendre le club.
Ma decision est prise: je dois rapidement quitter cette maison. Ce personnage est toxique pour moi. Il m’empeche de reflechir par moi-meme et m’induit en erreur.
Le budget prevu est-il insuffisant?
Cela reste a prouver avec ma strategie. Je veux dans un premier temps travailler comme ils l’ont fait jusqu’a present. Et j’ameliore ce qui peut l’etre. Je nettoie, je jette, je restructure, etc. Je choisis les bonnes personnes aux bons endroits en me donnant du temps.
L’argent n’est pas un gage de reussite en Macedoine. Car les personnes irresponsables comme Djian sont nombreuses, tres nombreuses.
Il est 3 heures du matin. Je n’ai toujours pas sommeil. Je continue a reflechir.
Desormais, quelles sont mes options?
A. LE FOOTBALL
1. Je rentre en Suisse
1.1 Je travaille et je reviens l’annee prochaine.
1.2 J’abandonne ce projet trop grand pour moi.
2. Je reste en Macedoine
2.1 Je reprends le club.
2.1.1 Comme convenu au depart sans deal. Je ne sauverai pas le club peut-etre. Mais j’apprends le metier et je me fais connaitre du milieu.
2.1.2 Comme discute avec Djian. Je tente de sauver le club.
2.2 Je ne reprends pas le club.
2.2.1 J’apprendre la langue dans les mois a venir.
2.2.2 Je demarre en juin 2010 ici ou ailleurs.
3. Ni la Suisse ni la Macedoine
Je vends ma voiture et mes affaires. J’achete un billet d’avion pour la Guadeloupe. Je reve de revoir une amie.
B. RELATION AVEC DJIAN
1. Je continue avec Djian.
1.1 Je me separe de Djian en juin.
2. Je ne continue pas avec Djian.
2.1 Je le remplace par qui?
Mardi 1 decembre.
Je reste en Macedoine quoiqu’il arrive
J’ai trouve un apartement pour la fin de la semaine. J’avais repere depuis quelque temps une charmante maison ancienne vide au centre de Gevgelija. Le proprietaire me loue une partie de la maison!
L’option choisie est de rester dans ce coin du monde quoiqu’il arrive avec le foot pendant quelques mois.
J’ai passe l’apres-midi et la soiree avec une connaissance de Djian rencontree par hasard en ville. On a parle de beaucoup de choses. Il a tendance a tirer les vers du nez a son interlocuteur. A la question <Mais pourquoi tu quittes la maison de Djian?>, je lui reponds que je ne suis pas heureux dans cette maison. Je me doute que cette info va circuler.
Je suis rentre tard et je n’ai pas croise Djian avant d’aller me coucher.
Mercredi 2 decembre.
Le ton est monte d’un cran
Cuisine chez Djian. 13 heures.
Il entre tete baissee et m’apostrophe sans preanbule:
– <On a rdv dans une heure avec le maire. Il a qqch a nous apprendre. Peut-etre a-t-il recu d’autres propositions pour reprendre le club.>
Je percois a l’instant qu’il est deja au courant de ma journee de hier. L’apartement, la discussion avec son ami…
– <Je n’irai pas a ton rdv. Je n’ai aucune envie de me stresser alors qu’on me fait attendre depuis 10 jours. Et, s’il a des propositions le maire, qu’il le dise par telephone! Comme cela je ne me deplace pas pour rien.>
Mon refus d’aller voir le maire le met hors de lui. Certaines de ses pensees sont belles de sens:
– <Tu veux faire de l’argent avec rien (…) Sache que si tu as un ego, eux aussi (…) Je savais que cela ne marcherait pas avec toi.> Son visage est devenu mechant. Puis triste.
Il ne franchit pas les barrieres qui auraient sur-le-champ mis un terme a notre relation. Il les aurait franchies si je n’etais pas revenu au foot et a son idee de deal.
Son emotion ne m’atteind plus. Je suis lucide sur le personnage.
L’eau qui dort, l’eau qui noie
Alors que j’ecris, il est 1 heure du matin, j’entends la voiture de Djian arriver. Quelques instants plus tard, la porte s’ouvre, c’est bien lui.
Ma chambre se trouve a l’etage a cote de la salle de bain commune. Chose rare a cette heure, il monte s’affairer dans une des chambres sans m’adresser la parole. De ma porte ouverte, je lui dis bonsoir. Il a cette mauvaise habitude relationnelle de ne pas oser adresser la parole en premier apres une <dispute>. Ce qui attise en general le debut d’une nouvelle dispute.
Il me repond. Je ne sens pas d’animosite dans sa voix. Mais je sais que c’est de l’eau qui dort.
Vendredi 4 décembre
Vers mon nouvel espace
Je quitte la maison de Djian pour un nouvel endroit. Il est 10 heures du matin. Je le croise sur la terrasse alors que je m’apprete a partir. Je m’assieds pour parler un peu. Je l’invite pour demain soir au restaurant afin <de terminer cette affaire ce week-end. » dis-je. Il acquiesce:
– <Oui, cela a assez dure.>
J’aurais pu lui repliquer:
– <Oui, mais par ta faute!>
Il ne sait pas que hier soir, j’ai mis sur papier en 15 minutes au milieu de la nuit le document qui me reconnecte avec ma réalité.
I) OPTION CHOISIE
– Reprendre le club comme prévu sans deal
– Aucune pression pour maintenir le club en 3ème division
– Expliquer à Djian que l’on ne peut pas mélanger nos rêves et nos énergies
II) a) AVANT DE REPRENDRE LE CLUB
– Rencontrer l’entraîneur, le secrétaire du club
– Voir les statuts
– Faire le budget
b) SI REPRISE
– Convoquer l’équipe rapidement
III) BUDGET
– Budget annoncé: (…)
– Extra budget investisseurs : (…)
– Provision investisseurs : (…)
IV) MUNICIPALITE
– Location du stade
– Autres aides
V) COMMENT TROUVER DES JOUEURS
– Par l’intermédiaire de l’entraîneur actuel
– Mes relations
– Le bouche à oreille
– Autres
VI) COLLABORATEURS A TROUVER
– Un entraîneur et un secrétaire s’ils refusent de collaborer
– Trouver mes membres pour l’association
– Trouver un vice-président et un intermédiaire qui remplace Djore
Samedi 5 décembre
Mon energie est au plus bas
Je me réveille à 13 heures. Les journées sont courtes. La nuit tombe tôt. Mais les nuits à rester éveillé compensent.
Je n’ai aucune joie ni émotions ces derniers temps. De plus, il ne fait pas beau dehors. Qu’est-ce que je suis venu faire ici?
Mon espace est agreable. Une belle vieille maison. Elle me rappelle étrangement mes conditions de vie au bord du lac en Suisse.
Je peaufine mon document durant l’après-midi: je cherche les bons mots en Anglais ainsi que leurs phonétiques. Je dois être précis avec Djian.
On se voit à 20 heures dans un restaurant que j’ai choisi. Sa voix au téléphone m’énerve déjà. Je ne le supporte plus.
Diner d’adieu avec Djian
Sur le chemin du restaurant, la pensée de tout arrêter me traverse l’esprit:
– « C’est trop compliqué. J’ai perdu déjà deux semaines, je ne trouverai pas des joueurs, ce pays est triste, je ne parle pas la langue, et si j’allais au soleil, etc. »
Le restaurant est de style décoration terroir. Agréable. Ce repas sera à l’image de Djian. Il commence par me saluer mécaniquement et demande presque dans le même souffle au serveur si on peut commander tout de suite.
– Lui. « J’ai faim . Je n’ai pas mangé encore de la journée».
En fait, il mangera très peu. Il est stresse d’etre a son tour dans la position inferieure.
Il pilonne comme à son habitude l’esprit de son interlocuteur:
– « Tu sais, la personne que tu as vu l’autre jour, il m’a appelé cet après-midi pour me dire de te transmettre que les dirigeants d’un club sont interesses par ta venue…».
Comme je n’enchaine pas, il replonge dans son assiette. Notre relation a assez dure.
Je lui fais part de mon option choisie :
– « Je vais reprendre le club sans le <deal> que tu me proposais. Je suis mon intuition a nouveau. Je ne veux plus de ton influence comme ces derniers temps. Nos deux énergies sont différentes, elles ne se mélangeront plus. Si on collabore dans le futur, cela sera sur mandat du club et de manière claire. »
Il encaisse sans perdre la face:
– « Je sais comment tout cela va se terminer de toute façon. Je ferai tout pour t’aider si tu me le demandes. J’appelerai le maire mardi pour qu’on puisse le rencontrer .»
– « Mais je ne peux pas attendre encore jusqu’à mardi. »
Et la dessus, il me suggère avec un sourire de l’appeler moi. Je prends la balle au bond:
– « Je le ferai demain et j’irai le voir seul. »
Je lui montre le classement de l’équipe sur la premiere partie de la saison. Il me devoile le fond de sa pensee malveillante:
– « Cela sera très difficile de sauver le club de la relegation, voire impossible. Ce n’est pas forcément une bonne idée de commencer maintenant. Pourquoi commences-tu pas en 4ème division la saison prochaine dans mon village?»
Il augmente la puissance du pilonnage. Il sait qu’il est en train de perdre le contrôle de la situation. A tel point que sa manière de penser en devient comique.
Notre repas n’a pas duré très longtemps.
Mettre un terme a mon incertitude
Dans la rue, je marche énerve en pensant à cette conversation avec Djian.
En fait, qu’est-ce qui m’énerve ? L’incohérence et les mensonges de Djian ? Réaliser qu’il a raison quand il dit que je ne sauverai pas le club? Me sentir seul desormais? L’incertitude dans laquelle je me trouve?
Je continue de marcher. J’observe que c’est mon incertitude. Je ne sais plus quoi faire maintenant. Prendre le club ou ne pas le prendre?
Je ne m’arrete pas de marcher avant d’avoir pris une decision. La nuit est belle et fraiche. J’aime ces instants de solitude pendant lesquels le choix s’installe.
– <Demain, j’appelle le maire pour lui dire que je reprends le club.>
Cette pensee met fin immediatement a ma tension. Et a ma ballade.
Je me suis couché au lever du jour. Je n’ai pas pris les sommeils quand ils arrivaient. Je suis sorti en ville, puis de retour j’ai regarde un film a la TV.
Dimanche 6 décembre
Rencontre avec le maire
Je me réveille à 11h45. Je pense immédiatement au maire. J’hésite à l’appeler car c’est dimanche.
– « De toute façon, il faut bien que je le rencontre une fois. Il est midi, on n’appelle pas les gens à cette heure. Et qui a dit ça au fait ? »
Je m’assieds devant ma maison en face d’un rayon de soleil pour composer le numéro de téléphone:
– < Bonjour, c’est Daniel. Vous vous souvenez de moi?> (note: J’ai rencontre le maire lors du dernier voyage grace a Djian).
– « Mais bien sur.J’ai appelé plusieurs fois Djian pour vous voir depuis que vous etes de retour. Sans succès.»
– « Je vous expliquerai. On peut se voir quand ? »
Et là, à ma surprise, il me dit dans 45 minutes à la municipalité.
Alors que j’attends sur la place centrale du village (note: ce village se trouve a 12 km d’ou j’habite en ce moment), je croise le meilleur ami de Djian. Quelques minutes plus tard, je vois la voiture de Djian se parquer non loin.
– « Merde, il vient faire quoi ici lui! »
Quelques instants après, Djian arrive vers nous. Je ne lui laisse pas le temps de finir de sourire:
– « Salut ! Est-ce que le maire t’a appele pour venir aussi ? »
– « Non. C’est grâce à la télépathie si je suis ici.»
– « Moi, j’ai rdv avec le maire maintenant. Mais c’est grace aux lignes telephoniques si je suis la.»
Il attend que je lui demande de m’accompagner.
Cette scène est minutée. Moins de 5 minutes après, je vois le maire en survêtement de sport entrer dans le bâtiment de la municipalité.
– « Je vous laisse. J’ai rendez-vous avec le maire. On se voit plus tard. »
La porte du bâtiment est ouverte. Je m’avance dans le couloir vide de la vie administrative. On est dimanche, 12h45. C’est bien la première fois que je visite une administrattion un dimanche.
Je ressortirai de son bureau à 14h30. Notre contact fut très amical et simple.
Il me demande d’emblée à nouveau pourquoi on ne s’est pas vu plus tôt. Il me dit que Djian lui donnait à chaque fois une excuse pour reporter le rdv…
Je lui brosse les agissements de Djian durant ces deux semaines écoulées.
– «Pas plus tard que hier soir, il m’a dissuadé de m’investir dans votre club. Il m’a parle de son village et d’un autre club. Je ne suis pas content de ce qui s’est passé depuis mon retour. Désormais, il n’y aura plus de Djian avec moi dans les pourparlers. Il n’y a que vous et moi à partir de cet instant.»
Il a l’air soulage. Je parie qu’il n’a jamais été à l’aise lui aussi avec Djian !
A ma joie intérieure, il va me livrer certaines informations réjouissantes et en frôler d’autres qui écloreront naturellement dans le futur.
Je le vois plein de bonne volonté. On refait le budget du club, il répond à mes questions. La mosaïque se compose.
– « Vous repartez quand en Suisse ? »
– « Je ne repars pas. Je suis là pour m’investir à fond dans le club. Je veux être aussi l’entraîneur, mais je n’ai pas les papiers. C’est pourquoi je dois voir l’actuel entraîneur.»
– « C’est super. Les gens sentiront un changement dans le club.»
Son energie me touche vraiment.
Nous nous sommes quittés sur le trottoir après avoir marché un peu sous le soleil dans la direction de sa maison non loin.
– « Ma famille me demande auprès d’elle maintenant, je suis tellement absent ces derniers temps. Vous pouvez m’appeler a n’importe quel moment. Sinon, on se revoit d’ici deux a trois jours.»
Je ne sais plus a quel moment je le lui ai dit, mais je l’ai dit:
– < Je le reprends votre club.>
En finir avec Djian
Le maire parti, dans la foulée, j’appelle Djian.
– « Tu es encore en ville ? »
J’ai parié juste : il est encore en ville chez son meilleur ami, la ou j’ai rencontre le maire pour la 1ere fois.
Je passerai le reste de l’après-midi avec eux.
En arrivant, je les sens dans l’attente des nouvelles du front. Je leur raconterai ce qu’ils savent déjà avec quelques informations supplémentaires pour les exciter.
Djian est à nouveau d’accord sur tout avec moi. Il hoche la tête pour approuver ce que je dis, me félicite même, s’élance dans des réflexions qui ne tiennent pas la route.
Djian n’est pas rassuré sur son rôle futur. Il tâte de différentes manières de découvrir s’il fera partie ou non de ce projet. Il parle de choses à faire avec le « nous ». Hier soir, j’ai pourtant été clair au restaurant.
L’échange qui va suivre est fantastique comme témoin de la mentalité de ces deux personnages.
Son ami relance le sujet qui les préoccupe:
– « Je me demandais justement quel travail fera Djian dans le club. Tu sais, il connaît très bien le football.>
Quel culot ! Djian semble content de cette remarque.
Il ne se doute pas que son ami vient de me livrer une information capitale. La preuve que Djian n’etait pas desinterresse comme il me l’a toujours fait sentir.
C’est durant le temps passe en leur compagnie que j’ai pris ma decision concernant Djian. Nos chemins se separent ici.
Lundi 7 décembre
Bientot commence un tournoi en salle
Je suis réveillé à midi par quelqu’un qui crie mon nom a la porte. Je reste au lit. Un des amis de Djian. Je decouvrirai sa carte de visite sur la porte.
Le soleil est de retour. J’en profite pour aller voir si on joue au foot dans la rue. C’est calme. Je crois que c’est férié aujourd’hui en Macédoine.
Le hasard est de retour. Je dirais plutot la spontaneite de mes demarches.
En fin d’après-midi, je me rends dans un supermarché à côté de la salle sportive de Gevgelija. Voyant la porte ouverte, je pénètre à l’intérieur. On s’apprête à jouer au basket. Une personne m’apostrophe. Je lui demande si on joue au foot ici ?»
Il me désigne une affiche placardée à côté de la porte.
Samedi commence un grand tournoi sur plusieurs jours. A300 metres de ma maison!
Plus de 150 joueurs vont y participer.
Djian m’avait parlé de ce tournoi pour visionner des joueurs, mais il devait avait lieu au mois de janvier.
La finale du tournoi est agendée au 28 décembre.
Mercredi 9 decembre.
Je perds la notion du temps a ne rien faire
Le temps est a la pluie ici. Mon premier jour de pluie vraiment. J’ai deja change deux fois de souliers et de chaussettes aujourd’hui! Les rues se transforment en rivieres. C’est beau.
Ce soir, il y a la Champions League a la TV.
J’ai quitte mon lit aujourd’hui a 15 heures. Je me couche toujours aussi tard. Le sommeil est une activite. Surtout quand il pleut et qu’il fait froid.
Je n’ai jamais encore vecu dans une telle situation si peu envoutante. Au moins, j’avais toujours un lac, une plage…ou une copine.
Je ferais quoi si je n’avais pas internet pour m’occuper d’aussi longues heures? Je ferais d’autres choses tout simplement. Il suffit de les imaginer. Tu te couches plus tot, tu te leves plus tot, etc.
Comment s’occupaient les peuples primitifs?
P
Tradition oblige, non seulement le foot ne s’arrête pas, mais encore il s’intensifie. Arsenal par exemple, joue le 26 contre Aston Villa, enchaîne le 30 face à Portsmouth, puis le 2 contre West Ham en Coupe.
Hit the life 
